[Lu dans Les Echos]
Investissements en hausse, travaux estivaux de rénovation, retour d’une équipe de nuit : les capacités de production de l’usine Peugeot de Poissy sont en progression. L’usine qui regroupe plus de 3.500 salariés a bénéficié il y a quelques années d’un investissement de 150 millions d’euros.

Avec le retour d’une équipe de nuit au montage, l’usine Stellantis (nouveau nom du groupe depuis la fusion de Peugeot-Citroen avec Fiat-Chrysler) de Poissy (Yvelines) accélère son retour à la normale. Certes, la pénurie mondiale de semi-conducteurs (boîtiers électroniques) entraîne l’arrêt de l’usine pour deux jours (comme celle de Renault à Flins) mais, sur le moyen terme, les feux semblent au vert.
L’équipe de nuit était déjà présente dans les ateliers mais elle est désormais opérationnelle au montage des véhicules. Elle permettra d’augmenter la production avec sept heures supplémentaires par semaine. « En mobilisant une équipe le week-end, le potentiel de production peut ainsi être augmenté de plus de 80.000 véhicules par an ; de quoi dépasser à nouveau les 200.000 véhicules sur le site de Poissy » souligne Brahim Aït Athmane, délégué syndical FO de l’usine Stellantis.
Durant l’été des travaux ont été réalisés sur l’outil industriel, permettant également d’augmenter les capacités de création de véhicules. Les modèles fabriqués à Poissy, la DS3 Crossback et l’Opel Moka, se sont en effet révélés des succès commerciaux ; la totalité des véhicules qui vont quitter prochainement l’usine ont déjà trouvé preneur et sont en attente de livraison.
« Nous sommes heureux de cette situation, souligne Brahim Aït Athmane, mais nous restons vigilants, notamment dans le contexte de la crise sanitaire. Nous souhaitons que le groupe annonce prochainement quel sera le nouveau modèle produit à Poissy ».
Un site phare du groupe
L’usine qui regroupe plus de 3.500 salariés (intérimaires compris) a bénéficié il y a quelques années d’un investissement de 150 millions d’euros. Ce dernier a permis de créer une plateforme de montage polyvalente. Le site représente aujourd’hui un centre d’excellence pour les petits véhicules haut de gamme du groupe. La pérennité des lieux a également été renforcée par l’arrivée de personnels du tertiaire provenant notamment de l’ancien siège parisien de l’Avenue de la Grande Armée. Le secteur tertiaire de Poissy compte aujourd’hui près de 5.000 « cols blancs ».
Rappelons que le site, menacé il y a une dizaine d’années, a bénéficié du soutien des collectivités locales qui ont racheté du foncier. La ville a ainsi repris le forum André Citroen, un centre de colloques, tandis que l’établissement public foncier d’île de France (Epfif) a acquis plusieurs hectares de terrains constitués d’anciens parkings. « Les destins de la ville et de Peugeot se croisent indique Karl Olive, maire de Poissy et vice-président du conseil départemental. Si l’on compte les emplois indirects, on peut considérer que près de 30 % de la population de la ville est impactée par l’usine ». Aujourd’hui Poissy, requinqué, fait presque jeu égal avec Sochaux comme site phare du groupe
Alain Piffaretti