Un accord est indispensable pour accompagner le télétravail

La généralisation du télétravail s’est imposée avec la crise sanitaire. La question n’est pas tant de se prononcer une nouvelle fois sur son bien-fondé mais plutôt sur les conditions de sa mise en œuvre. Si la Direction souhaite aller vite, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. C’est pourquoi la négociation en cours doit aller à son terme pour définir les contours d’une nouvelle organisation du travail. C’est bel et bien cette organisation qui doit rendre possible la généralisation du télétravail et non l’inverse. 

FO souhaite que l’accord permette de véritables mesures d’accompagnement. Le remboursement des frais de matériel de bureau est aujourd’hui plafonné à 50% par l’Urssaf sur une base de 150 € maximum chez PSA, mais pour 1 à 2 jours par semaine. Pour aller jusqu’à 3 jours et demi, ce forfait doit être réévalué et il doit prévoir une périodicité de renouvellement pour que les perspectives de la généralisation du télétravail soient réellement durables. 

Il en va de même pour la prime liée au télétravail qui permet de prendre en charge certains frais comme l’électricité ou l’accès internet haut débit. L’Urssaf prévoit une prime de 10 €/ mois pour 1 jour de télétravail hebdomadaire. Le prorata du nombre de jours télétravaillés par semaine doit s’appliquer sur la prime, soit 35 €/mois. En outre, FO propose la mise en place de contrats négociés au niveau du Groupe pour obtenir des tarifs intéressants pour internet et l’énergie, comme cela a déjà pu être fait pour les licences informatiques. Alors que s’ouvre une phase d’expérimentation, FO est la seule organisation syndicale à demander le versement de cette prime à tous les salariés concernés, qu’ils soient ou non titulaires d’un avenant à leur contrat de travail.

La question des tickets-restaurant doit aussi être résolue. Le télétravail ne dispense pas de prendre des repas ni de maintenir la contribution du Groupe actuellement en vigueur, que ce soit via les restaurants d’entreprise ou les tickets-restaurant.

Il ne faut pas oublier d’autres enjeux comme la prise en charge d’espaces de co-working pour ceux dont le logement ne permet pas une mise en place effective du télétravail ou bien encore la question du management. Manager et être managé par télétravail implique une évolution et une adaptation de l’organisation du travail. 

Toutes ces questions doivent trouver leurs réponses dans le cadre de la négociation en cours. Seul un accord pourra rendre possible ce changement d’organisation du travail qui ne peut se contenter de reproduire ce que nous avons vécu pendant la période de confinement. Ces deux mois étaient particuliers à bien des égards et ne peuvent être pris pour un simple modèle reproductible. 

Les expérimentations lancées en cette période de rentrée sont intéressantes pour aider à co-construire cet accord, à condition que les organisations syndicales soient associées à leur suivi.

Une seule priorité, la défense des salariés !