Stellantis. FO réclame un label Véhicule électrique fabriqué en France

Le syndicat Force ouvrière du groupe Stellantis (fusion de PSA et FCA) entend promouvoir une transition énergétique « made in France » via la création d’un label « Véhicule électrique fabriqué en France ».

L’organisation syndicale FO Métaux soutient la création d’un label « Véhicule électrique fabriqué en France », une démarche relayée et appuyée par FO Stellantisvia un communiqué diffusé le 16 juin. « Pour FO, c’est en plaçant l’emploi au cœur de nos politiques publiques que nous réussirons à réconcilier industrie et écologie. La révolution technologique en cours est une opportunité pour toute la filière » résume Olivier Lefebvre, délégué syndical central FO Stellantis.C’était l’un des principaux objectifs avancés dans le plan de soutien à l’automobile dévoilé par le Gouvernement le 27 mai 2020 : investir et innover pour produire les véhicules de demain. La filière automobile s’est notamment engagée à « amplifier sa stratégie tournée vers la transition environnementale et à faire évoluer sa gamme de véhicules en cohérence avec les objectifs fixés par la réglementation européenne en matière de réduction des émissions de CO2 ». L’État a fixé pour objectif la production en France de 1 million de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hybrides d’ici à 2025. De premiers avancements ont été concrétisés dans la fabrication de batteries (le projet ACC d’usine de production de batteries à Douvrin…), ainsi que dans l’hydrogène (Renault et Plug Power…), mais le chemin est encore long. Dans une étude publiée récemment, Transport & Environment s’attend à ce que 55 % des véhicules produits en France à compter de 2030 soient équipés de moteurs 100 % électriques (contre un peu plus de 20 % pour les thermiques). 

La 308 électrique produite en France ?

Selon FO Stellantis, sur les 400 000 véhicules électrifiés vendus en France en 2020 et 2021 (toutes marques confondues), 85 % sont fabriqués en dehors de l’Hexagone.« Nous importons beaucoup plus de véhicules électriques ou hybrides que nous n’en exportons. Ce déficit structurel est inquiétant, et il faut corriger le tir au plus vite. Dans un marché automobile où l’électrification s’accroît de mois en mois, les bénéfices sur l’emploi industriel automobile en France se font attendre », soulève le syndicat. Dans les faits, le groupe Renault est peut-être le mieux placé pour revendiquer la création d’un tel label. En effet, la Renault Zoe, produite dans l’usine de Flins (jusqu’en 2024), est de loin la voiture électrique la plus vendue en France. 

À ce jour, Stellantis produit les DS 3 Crossback e-tense et Mokka-e (Poissy), ainsi que les fourgons compacts e-Jumpy et e-Expert (Hordain) sur le sol français. « Nous fabriquons des moteurs électriques à Tremery dans le cadre de la coentreprise Nidec-PSA emotors et des batteries avec ACC à Douvrin. Par conséquent, envisager la production de voitures électriques en France s’inscrit dans la suite logique, juge Olivier Lefebvre. À travers cette proposition de label, c’est un appel lancé à la direction du groupe en vue des futures affections de véhicules. Je pense notamment à la prochaine 308 électrique, qui doit absolument être fabriquée en France. Ne pourrait-on pas non plus affecter sur une plate-forme comme celle de Poissy des volumes de production supplémentaires de e-208 ? » La version électrique du futur 3008 sera fabriquée fin 2023 dans l’usine de Sochaux. 

Une filière tricolore

Selon FO, la création d’un label baptisé « Véhicule électrique fabriqué en France » permettrait de « garantir que la majorité des composants soient fabriqués en France et que les véhicules soient assemblés dans nos usines. Cerise sur le gâteau, cette filière tricolore contribuerait à réduire sensiblement l’impact environnemental de tous les véhicules estampillés. Ce label est aussi attendu par les automobilistes, qui peinent à s’y retrouver et à identifier clairement la provenance des véhicules proposés à la vente ». L’organisation syndicale souligne que les investissements dans les pôles de compétitivité et la constitution de coentreprises constituent des axes de déploiement à promouvoir.