Stellantis choisit Poissy pour son futur campus vert

[Lu dans Les Echos] Le groupe Stellantis va réunir sur la commune de Poissy (Yvelines) ses services recherche et développement, fonctions tertiaires et moyens d’essais, au sein d’un immense « campus vert » . Huit mille salariés sont attendus sur le site.

Le grand campus vert de Stellantis (issu de la fusion entre Peugeot PSA et Fiat Chrysler Automobiles) à Poissy sera opérationnel en 2024. Le groupe a présenté le projet en comité social et économique (CSE) central d’entreprise jeudi 28 octobre. Le futur campus rassemblera une grande partie des équipes recherche et développement (R&D) basées à Vélizy et des salariés aujourd’hui répartis entre Poissy et Trappes. En bordure de la Seine, l’ensemble immobilier de 60.000 mètres carrés sera implanté sur une partie disponible du site industriel de Poissy. Le coût de l’opération s’élèverait à environ 100 millions d’euros, et serait en partie financé par des ventes immobilières.  « Avec ce campus, entièrement végétalisé et construit avec des technologies de pointe, Stellantispoursuit sa route vers la neutralité carbone. Le groupe confirme ainsi son engagement climat pris il y a quelques mois sur l’ensemble de sa chaîne de création de valeur », énonce Gilles de Saint-Blanquat, directeur du centre d’expertise de Stellantis à Poissy. En tout, 8.000 salariés sont attendus sur le campus vert, dont 2.800 (3.500 à terme) en provenance du site de Vélizy, 4.000 des actuels locaux tertiaires du groupe à Poissy, rue de l’Europe (ces locaux fermeront leurs portes en 2024) et, enfin 500 salariés de Fiat-Chrysler travaillant actuellement à Trappes.

Regroupement et télétravail 

Au total, Stellantis comptera plus de salariés à Poissy (avec 8.000 salariés sur le campus vert, et3.000 dans l’usine) qu’à Sochaux, le site historique de Peugeot. Les nouveaux bâtiments du campus accueilleront, cependant, moins de postes de travail que de salariés. Il est, en effet, prévu qu’une partie seulement des effectifs soient présents en même temps sur place. Les autres seront en télétravail. Un accord, récemment adopté entre la direction et des syndicats, permet aux salariés de télétravailler jusqu’à quinze jours par mois.  « C’est le premier bâtiment qui sera construit en intégrant les nouvelles façons de travailler », souligne Gilles de Saint-Blanquat.  « Cet investissement d’avenir permettra aux salariés de l’entreprise d’évoluer dans des locaux modernes, flexibles, directement contributeurs à l’efficience collective », ajoute Xavier Chéreau, directeur des ressources humaines et de la transformation de Stellantis. L’annonce du campus vert à Poissy est une bonne nouvelle. Nous resterons cependant vigilants sur les conditions du déménagement », indique Brahim Ait-Athmane, délégué syndical FO de Stellantis à Poissy. 

Le transfert occasionnera, en effet, inévitablement des problèmes d’allongement des temps de transports pour une partie des salariés de Trappes et de Vélizy. Les syndicats de Stellantis Vélizy-Villacoublay ont d’ailleurs demandé la mise en place d’une « expertise de transparence »  afin d’évaluer le projet. A terme, il ne restera que 1.400 collaborateurs à Vélizy (sur les 4.300 actuels). Ces derniers travailleront principalement sur le design des véhicules.  « L’arrivée de ce grand centre de recherche et développement à proximité de l’usine  pérennise incontestablement le site  ajoute Brahim Ait-Athmane,  il existait en effet des risques de délocalisation des bancs d’essais; ces risques sont levés. »  «  C’est une nouvelle extraordinaire pour l’emploi et le territoire. Je m’en réjouis pour Poissy, pour le département et pour l’Ile-de-France », indique Karl Olive, le maire de la ville et vice-président du Conseil départemental des Yvelines. Il y a quelques années, l’histoire était loin d’être écrite en ce sens. Le site de Poissy paraissait menacé par des centres en Slovaquie et en Espagne. La fermeture de l’usine a même été un temps évoquée.  « Nous avons toujours été présents lors des moments difficiles du site industriel, nous commençons à en recueillir les fruits », soulève Karl Olive, en référence aux différents soutiens apportés par la ville et le département en faveur du maintien de l’industrie automobile sur le territoire. Ainsi, en 2016, la ville a acquis le « Forum Peugeot », un centre de conférences et un parking de 4 hectares, pour la somme de 2,5 millions d’euros. 

Alain Piffaretti

Source : Les Echos

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