[Lu dans Le Parisien] D’ici à 2024, le site de Stellantis comptera près de 11 000 salariés. Le constructeur automobile a en effet décidé d’y regrouper plusieurs activités. De bon augure pour la santé économique du bassin.
Les élus locaux se réjouissent du regroupement des activités de recherche et développement du groupe automobile. D’ici à 2024, le site comptera près de 11000 salariés, ce qui semble de bon augure pour la santé économique du bassin.
L’industrie automobile a encore un peu d’avenir dans les Yvelines. C’est non sans un certain enthousiasme que les élus locaux ont appris que le groupe Stellantis (anciennement PSA) allait regrouper sa R&D (recherche et développement) et ses activités tertiaires sur son site de Poissy.
D’ici à 2024, la multinationale, qui produit les voitures Peugeot, Citroën, DS, Opel, Fiat ou encore Chrysler va y créer un immense campus vert de 60 000 m 2 sur les bords de Seine. Un lieu où travailleront près de 11 000 salariés, soit davantage qu’à Sochaux (Doubs), le site historique de la marque au lion qui, en quarante ans, est passé de 40 000 à 9 000 salariés.
Actuellement, 8 600 personnes travaillent déjà à Poissy : 3 100 pour l’usine qui produit la DS3 Crossback et l’Opel Mokka II, auxquels s’ajoutent les 5 500 du centre d’expertise Métiers et régions. « C’est une formidable nouvelle pour notre ville et plus largement pour l’attractivité économique de notre territoire », se réjouit le maire (DVD) de la commune, Karl Olive.
« C’est une nouvelle page de l’histoire automobile »
L’élu, dont le père a effectué toute sa carrière chez PSA, salue également le pari du groupe automobile qui, en regroupant certaines de ses activités, souhaite notamment réduire son empreinte carbone. « À travers ce projet de campus vert, Stellantis conforte son implantation dans notre cité et confirme son engagement pour le climat, souligne-t-il. C’est une nouvelle page de l’histoire automobile à Poissy – résolument tournée vers l’avenir – qui s’ouvre aujourd’hui. »
Du côté de Carrières-sous-Poissy, 1 000 salariés du centre technique, créé en 1970 en tant que centre technique Chrysler France Simca, vont devoir traverser la Seine. L’impact est limité. « C’était inéluctable et connu de tous, estime Eddie Aït, le maire (divers écologiste). La stratégie du groupe de redéployer tous les salariés sur un site unique est logique, et on n’a pas à intervenir à ce niveau. »
En plus des salariés de Carrières-sous-Poissy, le futur campus géant de Stellantis accueillera une partie des 3 500 salariés en provenance des activités tertiaires et R&D de Vélizy-Villacoublay – dont 2 800 dès l’automne prochain – ainsi que les 500 collaborateurs de Fiat Chrysler Automobiles à Trappes. « Ça a été une surprise pour tout le monde, reconnaissait Laurent Mauguy, délégué CFE-CGC, syndicat majoritaire du site de Vélizy. Même si on ne remet pas en cause le principe du campus vert, faire déménager 2 800 salariés dès septembre pour des économies de chauffage, c’est rude. » À Poissy, Force ouvrière (FO) s’inquiète également du futur temps de transport des salariés véliziens.
Rester à Poissy, « un signe fort » selon les syndicats
Pour Brahim Aït-Athmane, délégué FO Stellantis Poissy, le futur campus « est néanmoins un signe fort » qui met en confiance pour l’avenir du site. « Nous avions la crainte d’un déménagement des bancs d’essai du centre technique de Carrières-sur-Seine vers l’étranger, mais la direction a pris l’engagement que tous les moyens d’essai resteront en France », indique le syndicaliste.
Selon lui, la réindustrialisation opérée par le groupe Stellantis est très encourageante pour l’avenir « car le site de Poissy a une emprise foncière importante et coûteuse, ce qui augmente le coût de revient des véhicules ». Mais il en est certain, « sur le plan industriel, en termes de qualité et de régularité, en dehors de la crise actuelle des semi-conducteurs, nous remplissons le contrat qui nous est donné. Nous n’avons pas d’inquiétude de ce point de vue là ».
LP/Frédéric Dugit
Source : Le Parisien
